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Le cancer colorectal

Les mécanismes


2 minutes de lecture




Le cancer colorectal se situe au 3ème rang des cancers chez l’homme et au 2ème rang des cancers chez la femme en termes de fréquence. Grâce au dépistage, les taux d’incidence et de mortalité du cancer colorectal sont en diminution. Mais si le dépistage permet de prendre en charge le cancer colorectal de manière plus précoce, une grande majorité des cancers colorectaux reste diagnostiquée à un stade avancé.


Le côlon, qu’est ce que c’est ?

Le côlon est la partie de l’intestin qui fait suite à l’intestin grêle. Il mesure environ 1,5 mètres. Le côlon et le rectum forment le gros intestin qui est la dernière partie du tube digestif.

Le côlon se divise en 4 segments :

  • Le côlon droit, ou côlon ascendant, situé du côté droit du corps, qui commence par le cæcum et qui se prolonge vers le haut du corps, jusqu’au côlon transverse.
  • Le côlon transverse qui relie le côlon droit au côlon gauche
  • Le côlon gauche, ou côlon descendant, situé du côté gauche du corps, qui part du côlon transverse et qui se prolonge vers le bas jusqu’au côlon sigmoïde.
  • Le côlon sigmoïde qui est la dernière partie du côlon et qui relie le côlon gauche au rectum.

La paroi du côlon est elle-même constituée de 4 couches, les unes sur les autres :

  • La muqueuse, qui est la couche la plus interne,
  • La sous-muqueuse, qui se trouve au-dessus de la muqueuse,
  • La musculeuse, au-dessus de la sous-muqueuse et qui comprend 2 couches de muscles,
  • La couche séreuse, qui est la couche la plus externe et qui constitue une partie du péritoine (fine membrane qui tapisse la cavité abdomino-pelvienne et les viscères qu’elle contient).

Quel est le rôle du côlon et du rectum ?

Le côlon récupère les déchets alimentaires qui font suite à la digestion dans l’estomac et dans l’intestin grêle. Le rôle du côlon est d’absorber l’eau de ces déchets alimentaires pour obtenir des selles. A mesure que les selles progressent dans le côlon, celles-ci deviennent de plus en plus solides : dans le côlon droit, elles sont liquides et dans le côlon gauche, elles sont semi-solides. Les selles vont ensuite passer dans le rectum avant d’être évacuées par l’anus.


Qu’est-ce que le cancer colorectal ?

Le cancer colorectal est une tumeur maligne qui apparait le plus souvent au niveau de la muqueuse du côlon ou du rectum puis s’étend aux autres couches lors de sa progression. Près de 40 % des cancers colorectaux touchent la muqueuse du rectum et 60 % des cancers colorectaux touchent la muqueuse du côlon avec sa forme la plus fréquente qui est l’adénocarcinome.

Le cancer colorectal évolue lentement et peut mettre jusqu’à 9 à 10 ans pour se développer. Il se forme à partir de la transformation d’une tumeur bénigne, appelée polype, apparue sur la muqueuse, puis les cellules cancéreuses migrent par le biais de la circulation sanguine et le système lymphatique dans l’organisme pour former des métastases. Les métastases les plus fréquentes se localisent au niveau du foie et des poumons.

Un cancer colorectal peut se développer dans tous les segments du côlon mais dans plus de la moitié des cas, il se développe dans le côlon sigmoïde.


Cancers liés à des altérations génétiques

Deux types de cancers colorectaux peuvent être liés à une altération génétique : la forme héréditaire (la Polypose Adénomateuse Familiale ou PAF, le syndrome de Lynch) et le cancer colorectal sporadique.

Certaines formes de cancer colorectal sont liées à une déficience du système de réparation des erreurs de réplication de l’ADN, appelé système MMR (DNA Mismatch Repair).

Le système MMR veille à reconnaitre et à réparer des erreurs qui pourraient survenir lors du processus de réplication de l’ADN.

La déficience, d’origine génétique, de ce système MMR (dMMR) peut occasionner des mutations fréquentes dans des séquences répétées de nucléotides, appelées microsatellites et générer des cancers de phénotype MSI (MSI pour MicroSatellite Instability).

La déficience du système MMR (dMMR) occasionnant le phénotype MSI peut être d’origine sporadique ou héréditaire (syndrome de Lynch).

Cancer colorectal MSI/dMMR de forme héréditaire appelé syndrome de Lynch (H3)

L’instabilité des microsatellites est due à une mutation d’un gène MMR. 4 gènes sont essentiellement touchés : MLH1, MSH2, MSH6 et PMS2. Près de 20 % des cas de cancers colorectaux sont de phénotype MSI / dMMR de forme héréditaire.


Cancer MSI/dMMR de forme sporadique

L’instabilité des microsatellites n’est pas due à une mutation d’un gène MMR mais à un phénomène épigénétique ; c’est-à-dire, sans changement de l’ADN directement mais de son environnement. 10 à 20 % des cas de cancers colorectaux sont de phénotype MSI / dMMR, dont 20% au stade II, 11% au stade III et 3,5% stade IV.


À retenir

Le cancer colorectal débute souvent dans le rectum ou le colon puis peut s’étendre à d’autres couches du colon. Cependant, c’est un cancer très lent, qui peut mettre 10 ans avant d’être diagnostiqué.


Quels sont les stades du cancer colorectal ?

Il existe 4 stades du cancer colorectal, déterminés en fonction de plusieurs critères qui sont :

  • la taille et la profondeur de la tumeur,
  • l’atteinte ou non des ganglions lymphatiques et le nombre de ganglions atteints,
  • la présence ou non de métastases.

Le stade est exprimé par un chiffre romain allant de 0 à IV, le chiffre IV correspondant à un stade le plus sévère : le cancer métastatique.

  • Le stade 0 signifie que la tumeur est in situ, restant très superficielle sans atteinte des ganglions lymphatiques et sans métastase à distance.
  • Le stade I traduit une tumeur qui envahit la sous-muqueuse ou la couche musculeuse de la paroi du côlon ou du rectum mais sans atteinte des ganglions lymphatiques et sans métastase à distance.
  • Le stade II signifie que les cellules cancéreuses ont traversé plusieurs couches de la paroi du côlon ou du rectum, mais sans atteinte des ganglions lymphatiques et sans métastase à distance.
  • Le stade III traduit un envahissement ganglionnaire proche de la tumeur par les cellules cancéreuses
  • Et enfin le stade IV, stade le plus sévère, signifie que le cancer s’est propagé au-delà du côlon ou du rectum, en formant des métastases dans des organes éloignés.

Des métastases sont observées dans 40 à 60 % des cas de cancer colorectal.

Sources

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Maligne


Une maladie qui a une gravité anormale, par exemple une tumeur maligne.

Adénocarcinome


Un type de cancer qui se développe à partir des cellules d’une glande, du revêtement des cellules d’une glande ou d’une muqueuse.

Métastase


Une tumeur qui se forme à partir de cellules cancéreuses qui viennent d’une première tumeur et qui ont migré par les vaisseaux lymphatiques ou sanguins.

Pour aller plus loin

Les facteurs de risque Les symptômes Les traitements Les chiffres

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