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Cancer colorectal et syndrome de Lynch : ce qu’il faut savoir

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Le syndrome de Lynch est la prédisposition génétique du cancer colorectal responsable du phénotype MSI/dMMR

Le syndrome de Lynch, anciennement appelé cancer colorectal non polyposique héréditaire (HNPCC), est une affection génétique qui prédispose à plusieurs cancers touchant majoritairement le côlon, l’endomètre ou les ovaires.

Ce syndrome est la conséquence d’un dysfonctionnement du système principal de réparation de l’ADN, le système MMR (pour « MisMatch Repair System »). En temps normal, ce système permet de reconnaître et de corriger les erreurs qui ont lieu lors de la duplication de l’ADN au cours de la multiplication des cellules (Figure). Le dysfonctionnement du système MMR est dû à des mutations sur les gènes suppresseurs de tumeur hMLH1, hMSH2, hMSH6 ou hPMS2, exprimant les protéines impliquées dans le système MMR. La mutation d’un de ces gènes peut entrainer une déficience du système MMR (dMMR) et donc des erreurs de réplication de l’ADN, notamment au niveau des microsatellites (petites séquences d’ADN répétées dans le génome propres à chaque individu). Cette dMMR est responsable d’une instabilité des microsatellites qui constitue la partie visible de l’anomalie génétique, on parle de phénotype MSI (pour « MicroSatellites Instability »).

Le syndrome de Lynch est une maladie héréditaire à transmission autosomique dominante* et serait responsable de 2 à 3% des cancers colorectaux. En effet, une dMMR associée à un phénotype MSI, augmente fortement les risques de développer un cancer colorectal, de 30-48% avant l’âge de 70 ans. On parle dans ce cas de cancer colorectal MSI/dMMR. Il est à noter que les personnes atteintes d’un syndrome de Lynch ne développent pas forcément un cancer colorectal. Il s’agit en effet de prédispositions génétiques, dont les personnes porteuses sont considérées à risque très élevé par la Haute Autorité de Santé.

Le phénotype MSI/dMMR n’est pas seulement héréditaire mais peut survenir de manière spontanée, dans le cadre de cancers colorectaux dits sporadiques (non-héréditaires). L’ensemble des cancers colorectaux MSI/dMMR (syndrome de Lynch et cancers sporadiques) représentent 15% des cas.

Il existe plusieurs niveaux d’instabilité des microsatellites qui sont stratifiés en 3 stades :

Ainsi, le diagnostic de ce phénotype lors d’une consultation oncogénétique est essentiel pour une meilleure prise en charge et un suivi personnalisé du cancer. En effet, de récentes études semblent montrer que des patients porteurs d’une tumeur à phénotype MSI-H auraient un meilleur pronostic que ceux présentant un phénotype MSS ; bien que cela reste encore à confirmer.

N’hésitez pas à demander votre kit de dépistage du cancer colorectal par test immunologique à votre médecin ou votre pharmacien. Un cancer colorectal dépisté précocement a 9 chances sur 10 d’être guérit.

Figure : Mécanisme d’action de la déficience du système MMR (dMMR) de réparation de l’ADN induisant l’instabilité des microsatellites (MSI). Adapté de Puliga et al., 2021

*une maladie est dite à transmission autosomique dominante lorsque la mutation génétique est portée par un chromosome (composé de 2 allèles) autre que les chromosomes X ou Y et qu’il suffit qu’un des deux allèles soit muté pour que la maladie se déclare.

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SOURCES

Consulté le 14/02/2022