Les cancers du sang, en septembre, mobilisons-nous !
Les cancers du sang, en chiffres
Révélons ce qui ne l’est pas avec MonCancer
Et s’il était possible de les rendre visibles
pendant le mois de septembre?
A l’occasion du mois de septembre consacré aux cancers du sang, nous vous proposons de mieux connaitre et comprendre ces maladies.
Vous êtes prêts à en savoir plus?
Tout d’abord, petite présentation.
Les cancers du sang (hémopathies malignes) touchent chaque année 45 0001 personnes en France, soit plus de 10% de l’ensemble des nouveaux cas de cancers. Pourtant, ces cancers restent méconnus du grand public. Leurs origines sont en effet souvent difficiles à identifier et les cellules du système sanguin sont difficiles à appréhender. Ces cancers sont moins sujets à des grandes campagnes de sensibilisation, ils sont donc peu visibles.
Les cancers du sang, de quoi parle-t-on ?
Ils sont causés par un développement anarchique des cellules du sang provoquant une hausse du nombre de globules blancs, globules rouges ou plaquettes et trouvant leur origine dans la moelle osseuse ou les organes lymphoïde comme les ganglions. Ce qui les distingue sont les origines des cellules, les différentes altérations de ces cellules et les différents stades de leur maturation.
On distingue 3 grandes familles de cancers du sang :
Les leucémies sont des cancers des globules blancs ou des précurseurs des globules blancs. Les cellules leucémiques peuvent finir par envahir la moelle osseuse et remplacent ou suppriment le développement cellulaire normal.
On estime entre 9 000 et 10 000 nouveaux cas de leucémie diagnostiqués en France2 chaque année. Il existe deux principaux types de leucémies : les leucémies aiguës et les leucémies chroniques.
- Les leucémiemn s aiguës se caractérisent par une prolifération rapide de cellules immatures, appelées blastes. Les leucémies aiguës les plus courantes comprennent la leucémie aiguë lymphoblastique (LAL) et la leucémie aiguë myéloïde (LAM).
- Les leucémies chroniques, en revanche, sont caractérisées par une prolifération excessive de cellules matures anormales. Les leucémies chroniques les plus courantes sont la leucémie lymphoïde
Les lymphomes :sont des cancers qui touchent un certain type de globule blanc : les lymphocytes, qui résident dans le système lymphatique et dans les organes qui produisent le sang. Le système lymphatique est un réseau de canaux dans lequel circulent des cellules du système immunitaire dont les lymphocytes. Ce réseau est constitué de ganglions lymphatiques, disséminés dans tout l’organisme. Chaque année, on dénombre environ 10 400 nouveaux cas de lymphomes signalés en France3. C’est également le 5ème cancer le plus fréquent4.
Il existe deux principaux types de lymphomes : les lymphomes non hodgkiniens (les plus fréquents), et les lymphomes hodgkiniens.
- Les lymphomes hodgkiniens sont caractérisés par la présence de cellules spécifiques appelées cellules de Reed-Sternberg.
- Les lymphomes non hodgkiniens sont plus diversifiés et comprennent différents sous-types, tels que le lymphome diffus à grandes cellules B, le lymphome folliculaire, le lymphome de Burkitt et bien d’autres.
Le myélome multiple est un cancer d’un type de globules blancs appelé plasmocytes (cellules produisant des anticorps) issus de la lignée des lymphocytes. Leur rôle est de produire les anticorps nécessaires aux défenses contre les infections. Les plasmocytes anormaux se multiplient de façon incontrôlable dans la moelle osseuse et peuvent également passer dans le compartiment sanguin. Ils vont donc diminuer non seulement la production des autres cellules sanguines saines, mais stimulent aussi la destruction des cellules osseuses et empêchent leur renouvellement. Il en résulte une fragilisation de l’os pouvant entraîner des fractures : 70% des malades souffrent de lésions osseuses au moment du diagnostic5.
Ils représentent une proportion plus faible des cancers du sang, mais c’est une maladie à la fois agressive et invalidante. En revanche, leur fréquence augmente : en moyenne 5 0006 nouveaux cas sont diagnostiqués en France chaque année.
A quel âge les cancers du sang sont-ils les plus susceptibles de faire leur apparition ?
A tout âge. Par exemple, parmi les leucémies, les leucémies aiguës sont plus fréquentes chez les enfants et adolescents, tandis que les leucémies chroniques ont tendance à se développer chez les adultes plus âgés.
Les lymphomes quant à eux, peuvent toucher aussi bien les jeunes adultes que les personnes plus âgées.
Enfin, les myélomes multiples sont généralement diagnostiqués aux alentours de 70 ans.
Quels sont les symptômes caractéristiques des cancers du sang ?
D’autres symptômes comme des douleurs osseuses (dans le cas du myélome notamment) ou encore des ganglions lymphatiques enflés et une perte de poids inexpliquée (dans le cas du lymphome) peuvent être des éléments à surveiller.
Le diagnostic des cancers du sang implique souvent des analyses de sang, des biopsies de moelle osseuse et des examens d’imagerie.
Quels traitements pour les cancers du sang ?
Et la recherche dans tout ça ?
Actuellement, les avancées thérapeutiques et diagnostiques connaissent une forte croissance. La médecine de précision permet de mieux connaitre les maladies et ainsi adapter les traitements pour chaque sous-type de patient voire chaque patient. Ces nouvelles approches thérapeutiques se caractérisent par leur efficacité, leur personnalisation et leur meilleure tolérance.
L’évolution de la prise en charge avec de nouvelles thérapies disponibles
Les thérapies innovantes en hématologie ont permis de repousser les limites de l’efficacité des traitements. Parmi les avancées les plus marquantes nous retrouvons l’immunothérapie et la thérapie CAR T-cellulaire qui ont suscité un vif intérêt dans la communauté scientifique et qui ont permis de faire évoluer la prise en charge des patients.
L’immunothérapie, par exemple, exploite le potentiel du système immunitaire du patient pour combattre les cellules cancéreuses. Elle utilise des médicaments appelés inhibiteurs de points de contrôle immunitaire pour libérer les freins naturels du système immunitaire et le stimuler à reconnaître et à éliminer les cellules cancéreuses. Cette approche a donné des résultats dans certains types de cancers du sang, tels que le lymphome de Hodgkin et le lymphome diffus à grandes cellules B.
Les inhibiteurs de protéasome font partie des traitements novateurs dans le cadre du myélome multiple.
La thérapie CAR T-cellulaire est une nouvelle approche prometteuse. Elle consiste à prélever les cellules immunitaires du patient, généralement les lymphocytes T, et à les modifier génétiquement en laboratoire pour exprimer des récepteurs antigéniques chimériques (CAR) spécifiques aux cellules cancéreuses. Ces lymphocytes T modifiés sont ensuite réinjectés dans le corps du patient, où ils ciblent et éliminent sélectivement les cellules cancéreuses. La thérapie CAR T-cellulaire a montré des résultats dans certains cancers du sang, comme la leucémie lymphoblastique aiguë et le lymphome à cellules B. Ces solutions vont pouvoir s’ajouter aux traitements conventionnels pour compléter les options thérapeutiques disponibles ; en effet, la radiothérapie et la chimiothérapie demeurent toujours des options efficaces
Objectif : une meilleure tolérance et une réduction des effets secondaires
Les thérapies innovantes en hématologie se caractérisent également par une meilleure tolérance et une réduction des effets secondaires par rapport aux traitements historiques.
Ainsi l’immunothérapie a généralement moins d’effets toxiques que la chimiothérapie traditionnelle. Elle cible spécifiquement les cellules cancéreuses, minimisant ainsi les dommages aux cellules saines et réduisant les effets indésirables tels que la nausée, la perte de cheveux et la suppression de la moelle osseuse.
Explorer l’aspect cellulaire pour affiner la valeur pronostique
Au cours des dernières décennies, la recherche médicale a réalisé d’importants progrès dans la compréhension des maladies hématologiques, en particulier grâce à la prise de connaissance de la cartographie moléculaire des affections.
L’exploration de l’aspect cellulaire de la maladie a pour objectif d’étudier en détail les altérations génétiques et épigénétiques qui se produisent au niveau de l’ADN et des protéines.
Ceci contribue à l’affinement de la valeur pronostique. Ainsi en identifiant des altérations moléculaires spécifiques qui sont associées à une évolution plus agressive de la maladie ou à une réponse réduite aux traitements conventionnels, les chercheurs ont pu définir des marqueurs pronostics et prédictifs. Ces marqueurs permettent d’anticiper la progression de la maladie et d’adapter les traitements en conséquence, offrant ainsi de meilleures perspectives aux patients.
Les cancers du sang peuvent-ils devenir une maladie chronique ?
La chronicisation d’une maladie, comme dans certains cancers du sang signifie que la maladie évolue vers une forme chronique plutôt que de suivre un schéma d’évolution plus court et plus prévisible. Dans le cas du cancer du sang, cela peut se produire lorsque la maladie n’est pas éradiquée après le traitement initial ou lorsque des rechutes surviennent. La chronicisation peut nécessiter un suivi médical régulier, des traitements à long terme et une gestion continue de la maladie pour en contrôler les symptômes, ralentir sa progression et améliorer la qualité de vie du patient.
Il est important de noter que bien que le terme “chronique” puisse évoquer une image de maladie incurable, il ne signifie pas nécessairement que la maladie ne peut pas être gérée ou contrôlée : ce n’est pas le cas !
Avec les avancées médicales, les traitements appropriés et une prise en charge adéquate, de nombreuses maladies chroniques peuvent être « contrôlées », permettant aux patients de mener une vie active.
L’évolution des protocoles vers une médecine plus personnalisée
La recherche des marqueurs pronostics a permis d’ouvrir la voie à une médecine plus personnalisée. En identifiant les caractéristiques moléculaires spécifiques d’un patient, les médecins peuvent désormais élaborer des stratégies thérapeutiques individualisées, en sélectionnant les traitements les plus appropriés pour chaque cas. Cela contribue à améliorer l’efficacité des traitements et à réduire les effets indésirables.
Ces avancées permettent de maximiser les chances de succès et d’améliorer la qualité de vie des patients atteints de maladies hématologiques notamment en leur donnant accès à des options thérapeutiques supplémentaires pour lutter contre la maladie et les risques de rechute.
Il est important de souligner que l’évolution des protocoles de traitement ne se limite pas seulement aux médicaments et aux thérapies. Les avancées dans les techniques de diagnostic et de surveillance de la maladie, telles que les tests génétiques et les techniques d’imagerie avancées, permettent une détection précoce des rechutes et une évaluation plus précise de la réponse aux traitements. Cela permet aux professionnels de santé d’ajuster les protocoles thérapeutiques de manière plus individualisée, en fonction des caractéristiques spécifiques de chaque patient.
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- Rapport – Volume 2 Hémopathies malignes – Estimations nationales de l’incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018 – Juillet 2019 – Ref : RAHMINCNAT19 (e-cancer.fr)
- Tout savoir sur les leucémies (frm.org)
- Les lymphomes, tout savoir pour les professionnels | Ellye – HAS. Guide médecin – Affection de longue durée – Lymphomes non Hodgkiniens ganglionnaires de l’adulte. Septembre 2009.
- Lymphomes : Causes, Symptomes, Traitements et Guérison des Cancers du sang (curie.fr)
- Prise en charge des lésions osseuses du myélome multiple : quelles particularités ? – ScienceDirect
- Myélome multiple | Santé.fr (sante.fr)