
LES SOINS DE SUPPORT
Le rôle des médecines alternatives dans le traitement du cancer
En France, les médecines alternatives et complémentaires gagnent du terrain : 40 % des Français y ont recours, et cette proportion augmente chez les personnes atteintes de maladies graves ou chroniques1.
Les patients atteints de cancer sont particulièrement concernés : six personnes sur dix atteintes de cancer font appel aux médecines alternatives1.
Attention cependant aux fausses promesses et aux dérives des médecines alternatives. Certaines peuvent améliorer la qualité de vie, d’autres exposent à des risques graves.
Médecines douces, que sont ces thérapies complémentaires ?
Les médecines dites « douces » ou complémentaires sont des pratiques participant à améliorer la prise en charge des patients, en complément des traitements conventionnels. Elles sont associées à ces derniers et ont pour objectif d’aider les patients à mieux vivre avec leur maladie et à mieux supporter leur traitement.
Mais ces médecines douces n’ont pas fait scientifiquement la preuve de leur efficacité. Les thérapies complémentaires ne peuvent pas remplacer le traitement anticancéreux conventionnel, qui ne doit pas être interrompu (encore moins abandonné).
Types de médecines alternatives pour le cancer
En ce qui concerne les traitements complémentaires aux approches conventionnelles du cancer, il pourra vous être proposé des médecines dites naturelles (liées aux plantes médicinales), des thérapies liées à l’esprit ou aux soins du corps et des médecines dites “traditionnelles” (médecines chinoises, ayurveda).
L’alimentation peut aussi avoir un impact sur la réussite de certains traitements.
Les principales médecines complémentaires sont :
- Relaxation et massages (réduction de la douleur, stress, anxiété)
- Ostéopathie ou kinésithérapie, chiropractie (soulagement des tensions, amélioration de la mobilité)
- Acupuncture (fatigue, douleurs et effets secondaires des traitements)
- Sophrologie et yoga (réduction du stress, anxiété, troubles du sommeil)
- Hypnothérapie (gestion des nausées, douleurs chroniques, anxiété préopératoire)
- Phytothérapie (troubles digestifs, fatigue, troubles du sommeil)
L’objectif de toutes ces approches thérapeutiques est, avant tout, d’aider le patient à mieux vivre sa maladie et son traitement sans se mettre en danger.
Il est très important d’informer les médecins de votre souhait de les utiliser.
Prise en charge des soins alternatifs
Les traitements complémentaires peuvent parfaitement être utilisés dans le cadre de la prise en charge globale de votre cancer. Ces approches sont souvent proposées dans les centres de soins spécialisés, les maisons de santé ou par des associations de patients, qui organisent parfois des ateliers ou des séances collectives.
En ce qui concerne la prise en charge financière, le remboursement de ces thérapies par l’Assurance Maladie est généralement limité. Certaines mutuelles proposent néanmoins un forfait pour des séances d’ostéopathie, d’acupuncture ou d’hypnose, alors que d’autres thérapies comme le yoga ou la sophrologie sont rarement remboursées.
Il est conseillé de consulter votre contrat d’assurance complémentaire ou de demander directement à votre mutuelle. Votre équipe soignante peut également vous orienter vers des structures ou des réseaux spécialisés dans les soins de support.
N’hésitez surtout pas à en parler avec votre médecin ou votre oncologue.
Qui dit naturel, dit bénéfique ?
Traitement “naturel” ne signifie pas pour autant “dénué de risques”. Certains peuvent, en effet, interférer avec le traitement conventionnel. En phytothérapie, par exemple, le millepertuis, ou herbe de Saint-Jean, peut diminuer l’efficacité de la chimiothérapie. Il en est de même avec le jus de pamplemousse qui peut modifier l’efficacité de certains traitements de chimiothérapie. Certains produits peuvent même être toxiques, notamment sur le foie. Avant toute prise, abordez la question avec votre oncologue, votre médecin traitant ou votre pharmacien.
Des séries documentaires comme “apple cider vinegar” sur Netflix mettent d’ailleurs en lumière ces controverses autour des remèdes naturels et leurs interactions potentielles avec les traitements médicaux, ce qui contribue à la sensibilisation du grand public.
Lire aussi « Soins de support et médecines alternatives : attention aux fausses promesses et aux dérives »

Parlons-nous, le service de pair-aidance pour patients et aidants face au cancer
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En résumé, les questions que tout le monde se pose
Les traitements alternatifs désignent toutes les approches utilisées en dehors des traitements médicaux conventionnels (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, etc.).
Il n’existe aucune preuve scientifique permettant d’affirmer que le cancer peut être guéri sans traitement médical conventionnel. Les thérapies alternatives, utilisées seules, n’ont pas démontré d’efficacité dans la guérison du cancer et peuvent parfois réduire significativement les chances de survie5.
Les médecines douces, lorsqu’elles sont utilisées en complément des traitements conventionnels, peuvent parfois aider à améliorer la qualité de vie des patients :
- Gestion des effets secondaires (nausées, douleurs, fatigue)
- Réduction de l’anxiété et du stress
- Amélioration du sommeil
- Soutien psychologique et bien-être général
L’utilisation de médecines alternatives n’est pas sans danger. Avant toute démarche, il est indispensable d’en discuter avec son oncologue ou son médecin traitant. Parmi les risques identifiés, on retrouve :
- Interactions avec les traitements conventionnels (par exemple, le millepertuis ou le jus de pamplemousse peuvent diminuer l’efficacité de la chimiothérapie)
- Effets toxiques (certaines plantes ou compléments peuvent être nocifs pour le foie ou d’autres organes)
- Retard ou refus de traitements conventionnels, ce qui réduit les chances de survie
- Les médecines alternatives gagnent du terrain en France – Statista : https://fr.statista.com/infographie/31750/chiffres-cles-sur-les-medecines-alternatives-pratiques-soins-non-conventionnelles-en-france/
- Recommandations S.F.P.O. Plantes et compléments alimentaires dans la prise en charge du patient atteint de cancer : https://sfpo.com/wp-content/uploads/2020/02/Plantes-et-compl%C3%A9ments-alimentaires-dans-la-prise-en-charge-du-patient-atteint-de-cancer.-V1.pdf
- Phytothérapie en soins de support : https://www.elsan.care/fr/institut-cancerologie-paris-nord/la-phytotherapie-en-soin-de-support
- Phytothérapie : « Ce n’est pas parce que c’est naturel que ça ne peut pas faire de mal » – Rose Up : https://www.rose-up.fr/magazine/cancer-interactions-plantes
- Cancer : évaluation de l’impact du recours aux thérapies complémentaires – Vidal : https://www.vidal.fr/actualites/22966-cancer-evaluation-de-l-impact-du-recours-aux-therapies-complementaires-en-sus-du-traitement-classique.html
- Soins de support – les pratiques non conventionnelles – Fondation Arc : https://www.fondation-arc.org/les-soins-de-support-les-pratiques-non-conventionnelles/les-soins-de-support-les-pratiques-non
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