Patient Partenaire : un allié essentiel dans la lutte contre le cancer

Le cancer est une épreuve qui transforme profondément la vie des personnes touchées. Mais au-delà des traitements médicaux, le soutien humain reste essentiel. C’est là que le patient partenaire entre en jeu1.
Malade ou un ancien malade, le patient partenaire met son expérience au service de l’amélioration des soins d’autres malades. Grâce à la connaissance acquise au cours de son parcours avec la maladie, il collabore avec les équipes soignantes ou les chercheurs afin d’optimiser la prise en charge et la qualité des soins d’autres patients.
Vers une nouvelle culture du soin
Historiquement, le patient occupait une place passive, recevant les soins prescrits sans être véritablement associé aux décisions médicales4. Mais depuis les années 1980, sous l’impulsion des mouvements de défense des droits des patients, la parole des patients commence à être prise en compte. Progressivement, la reconnaissance du « savoir des patients » s’est imposée comme un complément précieux au savoir médical.
Au fil du temps, les équipes médicales ont ainsi pris conscience de la valeur ajoutée de l’expertise des patients, non seulement pour améliorer la qualité des soins mais aussi pour renforcer la pertinence des parcours de santé. Aujourd’hui, le patient partenaire est de plus en plus intégré dans les dispositifs hospitaliers, les programmes d’éducation thérapeutique, la formation des soignants et les projets de recherche.
Le patient n’est plus seulement bénéficiaire des soins, il devient un acteur clé, reconnu et légitime, dans la co-construction des réponses aux enjeux de santé.
Une complémentarité essentielle avec les soignants
Le patient partenaire ne remplace pas les professionnels de santé, mais il travaille en étroite collaboration avec eux. Fort de son vécu et formé pour soutenir d’autres patients, son accompagnement complète l’expertise médicale des soignants.
Il peut ainsi :
- Partager son expérience : écouter, conseiller et rassurer les patients en se basant sur son propre vécu.
- Faciliter la communication : aider les patients à exprimer leurs besoins et leurs préoccupations aux équipes médicales.
- Orienter et informer : guider les patients à travers les différentes étapes du parcours de soins, en les informant sur les traitements, les effets secondaires et les ressources disponibles.
- Participer à l’amélioration des soins : en collaborant avec les professionnels de santé pour concevoir des programmes de soins mieux adaptés aux besoins des patients.
Cette collaboration permet une prise en charge plus humaine et personnalisée, réellement centrée sur les besoins et les attentes du patient.
L’impact du patient partenaire sur le parcours de soins
L’implication des patients partenaires, fondée sur leur expérience vécue de la maladie, permet d’enrichir la prise en charge, aussi bien
-
Pour les patients :
amélioration de la qualité de vie, réduction de l’anxiété, meilleure compréhension de la maladie et des traitements, sentiment de ne pas être seul. -
Pour les soignants :
meilleure compréhension des besoins des patients, amélioration de la communication, réduction du stress, développement de programmes de soins plus efficaces. -
que pour le système de santé en général :
amélioration de la qualité des soins, réduction des coûts, développement d’une culture de partenariat entre patients et professionnels de santé.
L’impact positif du patient partenaire est de plus en plus reconnu. En s’engageant dans cette voie, les patients peuvent transformer leur expérience du cancer en une force, en apportant un soutien précieux à ceux qui traversent la même épreuve2.
Mettre son expérience au service des autres et se réinventer
Pour certains patients, devenir patient partenaire représente une véritable reconversion professionnelle. Après avoir surmonté la maladie, ils souhaitent mettre leur expérience au service des autres, en apportant un soutien concret et en contribuant à l’amélioration du système de santé. Cet engagement est une source de valorisation personnelle, permettant de donner un nouveau sens à leur parcours.
Se former pour mieux aider : des formations spécifiques disponibles
Mais devenir patient partenaire ne s’improvise pas. Il est possible d’obtenir des diplômes universitaires pour acquérir les compétences nécessaires en matière d’écoute, de communication, de gestion des émotions et de connaissance du système de santé.
Il existe plusieurs types de formations pour devenir patients experts :
Les formations universitaires
Comme le Diplôme Universitaire (DU) d’éducation thérapeutique, créée en 2010 par le Professeur Catherine Tourette-Turgis à la Sorbonne, qui s’est depuis étendu à d’autres facultés françaises (Bobigny, Grenoble, Montpellier, Marseille, etc.).
Les formations proposées par les associations de patients
De nombreuses associations de patients ont également développé leurs propres parcours de formation, adaptés à leurs spécificités et à leurs besoins . Par exemple, La Ligue contre le cancer propose un cursus structuré pour former ses patients partenaires, axé sur l’accompagnement, l’écoute et la médiation. Souvent plus courtes que les DU universitaires, ces formations sont plus ancrées dans le vécu et les besoins du terrain.
Malgré tout, toutes les formations disponibles manquent encore d’un cadre commun et ne sont pas toujours régulées.4
Le patient partenaire, un acteur clé malgré des disparités
Aujourd’hui, le rôle du patient partenaire est reconnu dans notre système de santé, mais son développement soulève encore plusieurs défis.
De nombreux médecins ne connaissent pas encore suffisamment leur fonction et leur présence sur le territoire est également inégale : certaines régions ont mis en place des organisations solides, tandis que d’autres restent peu développées. À ce jour, leur action est concentrée principalement dans les grands hôpitaux publics, le secteur privé restant peu impliqué. Et surtout, leur statut professionnel et leur rémunération varient fortement : certains sont bénévoles, d’autres salariés sous contrat ou intégrés directement à des maisons de santé.
Mais malgré ces freins, le patient partenaire occupe une place essentielle. Grâce à son expérience de la maladie, il contribue à améliorer significativement la qualité de la prise en charge, à humaniser la relation de soins, et à renforcer l’alliance entre soignants et patients.
Acteur à part entière du système de santé, il participe à construire une médecine plus collaborative, centrée sur l’écoute et l’accompagnement.
- Qu’est-ce qu’un patient partenaire , La Sorbonne, https://sante.sorbonne-universite.fr/actualites/quest-ce-quun-patient-partenaire
- Ordre National des Médecins – Le patient partenaire, Commission des relations avec les associations de patients et d’usagers
- Université des patients, La Sorbonne https://universitedespatients-sorbonne.fr/
- Ordre National des Médecins – Conseil de l’Ordre https://www.conseil-national.medecin.fr/sites/default/files/external-package/rapport/1k5eyzv/cnom_rapport_corap_-_patient_partenaire.pdf
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