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La solitude pendant la maladie

TÉMOIGNAGE

Fatigue, douleurs, incompréhensions… Aurélie partage ce que beaucoup vivent sans toujours oser le dire : la solitude pendant la maladie, même quand on est entouré. 

Quand on lui a annoncé son cancer, Aurélie avait 34 ans. Active, sportive, très entourée. Et pourtant, jamais elle ne s’était sentie aussi seule. Derrière les effets secondaires, les peurs, les incompréhensions, elle a découvert une forme de solitude silencieuse, profonde, parfois pesante – même lorsqu’on est bien entouré. Témoignage

“J’ai découvert ce que voulait dire la solitude invisible pendant la maladie.” 

Une annonce brutale, suivie d’un grand vide

Tout a commencé par une simple prise de sang. Quelques anomalies, des examens complémentaires, puis un rendez-vous à l’hôpital. C’est là qu’on lui annonce une leucémie myéloïde chronique (LMC), un cancer du sang traité par chimiothérapie orale.
« Je suis allée au rendez-vous seule, sans imaginer qu’on m’annoncerait quelque chose de grave. »
Dans les jours qui suivent, Aurélie s’isole. « J’ai pleuré pendant plusieurs jours. J’avais besoin de digérer. »

Une maladie invisible… mais bien réelle

Aurélie commence rapidement son traitement. Un médicament à prendre chaque jour, à vie. Elle est soulagée d’éviter les perfusions à l’hôpital. Mais l’optimisme initial laisse vite place à une réalité plus difficile.

« Je ne perdais pas mes cheveux, je n’avais pas l’air malade. Mais j’étais épuisée. J’avais des douleurs, des vertiges, des acouphènes. »
Cette souffrance invisible renforce son sentiment d’isolement. « Derrière un sourire, il peut y avoir énormément de douleur. »

Une solitude multiple

La solitude d’Aurélie ne vient pas seulement de l’annonce. Elle s’exprime dans le quotidien, dans les détails.
« Ma vie a ralenti. Celle des autres a continué. On me parle de défis sportifs, de soirées, de projets… alors que je luttais pour marcher quinze minutes. »
Même lorsqu’elle voit ses amis ou sa famille, un décalage s’installe.
« Je pouvais être présente physiquement mais complètement déconnectée, à cause de la douleur ou du bruit. »

Exprimer ses besoins : un apprentissage

Au début, Aurélie ne sait pas comment se faire aider. « Mes proches voulaient m’aider, mais moi-même je ne savais pas comment. »
Elle rédige alors une note, qu’elle partage à ses amis et sa famille, pour leur expliquer ce dont elle a besoin.
« C’était simple, concret. Ça leur a donné des clés. Et moi, ça m’a permis de mieux accepter l’aide. »

Elle comprend aussi qu’il faut poser ses propres limites. « J’ai mis du temps à accepter que certaines choses n’étaient plus possibles. Il faut tester, écouter son corps, adapter. »

Recréer du lien autrement

C’est grâce aux soins de support qu’Aurélie parvient à recréer du lien.
« J’ai participé à des séances de sport adapté, à des ateliers. On ne parle pas forcément de la maladie, mais on se comprend. »
Elle réalise que le soutien ne vient pas uniquement de l’hôpital. « Il faut construire son équipe autour de soi, au-delà du médical. »

Quand les bonnes intentions peuvent isoler

« Les proches posent parfois plus de questions que nous-mêmes. »
Aurélie raconte ce moment de flottement, où les autres cherchent des réponses techniques, quand elle-même est encore dans la sidération.
« J’avais besoin d’écoute, pas d’interrogations. Quand j’ai réussi à le dire, les choses se sont apaisées. »

Elle évoque aussi ce réflexe de vouloir rassurer ses proches, quitte à édulcorer la réalité. « Je n’osais pas tout dire à ma mère. Je voulais la protéger, alors que moi-même j’étais perdue. »

Accepter que la vie change

« J’avais cru que je reprendrais une vie normale, rapidement. En fait, rien n’est plus comme avant. »
Aurélie apprend à réinventer son quotidien, à faire de la place à de nouvelles activités, moins fatigantes.
« Moins de pilates, plus d’expositions. Il faut reformer son quotidien, à son rythme. »

Un message à faire passer

« Même si on ne sait pas comment le dire, il ne faut pas rester seul. Il existe des groupes, des associations, des gens comme nous. Et même si ce n’est pas toujours le bon groupe tout de suite, il y en aura un autre. »

Elle encourage aussi à oser demander de l’aide :
« On n’a pas toujours les réponses, ni les mots. Mais on a le droit de chercher, de tâtonner, de se faire accompagner. »

Cancer et solitude : un sentiment fréquent mais rarement exprimé

La maladie bouleverse les repères, les relations, le rythme de vie. Même bien entourées, de nombreuses personnes atteintes de cancer décrivent une forme de solitude intérieure.
Le silence des douleurs invisibles, le décalage avec les autres, la fatigue constante, les effets secondaires imprévus… autant de réalités difficiles à partager.
Reconnaître ce besoin d’écoute, de compassion, et de lien est une étape essentielle pour avancer à son rythme, sans culpabilité.

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