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Les symptômes

5 minutes de lecture

Le cancer du col reste longtemps asymptomatique. Lorsque les premiers signes se manifestent, il est souvent déjà à un stade avancé et difficilement curable.

Des symptômes souvent tardifs

Comme beaucoup de cancers, le cancer du col est souvent silencieux pendant de longues années. Certains signes peuvent néanmoins se manifester, il importe de les connaître et de penser à consulter votre médecin traitant ou votre gynécologue s’ils apparaissent et de leur faire part de vos doutes.

Ces symptômes peuvent être :

  • Des saignements vaginaux après les rapports, des spottings en dehors de la période des règles ou parfois des règles plus abondantes
  • Des dyspareunies (douleurs pendant les rapports sexuels)
  • Des pertes blanches (parfois malodorantes…).

Le problème est que ces symptômes sont extrêmement fréquents, ils peuvent être associés à une pluralité d’autres petits troubles. Ils ne sont donc pas spécifiques au cancer du col. Ces signes peuvent notamment être confondus avec une infection génitale ou avec les troubles de la préménopause.

Lorsque le cancer est plus avancé, il peut se manifester par :

  • Des douleurs dans la zone pelvienne,
  • Des gènes urinaires,
  • Des envies pressantes et régulières d’aller à la selle (ténesme),
  • Des douleurs lombaires,
  • Un œdème des jambes,
  • De la fatigue ou une perte d’appétit.1 et 2

Ces signes se manifestent en général quand la tumeur a commencé à se propager dans les organes avoisinants. Le cancer du col reste longtemps asymptomatique. Lorsque les premiers signes se manifestent, le cancer est déjà à un stade avancé, et il est souvent trop tard pour espérer guérir la patiente. D’où l’intérêt du dépistage qui permet de détecter des états précancéreux (dysplasies) et d’enlever les cellules malades avant qu’elles se transforment en cancer.

Le dépistage : frottis et test HPV

Un programme de dépistage organisé du cancer du col a été mis en place depuis 2018, pour toutes les femmes de 25 à 65 ans. L’objectif est d’atteindre un taux de couverture de la population cible de 80 % (versus 59 % à ce jour) et de réduire d’un tiers le nombre de décès par cancer du col3.

Un dépistage différent en fonction de l’âge

  • Pour les femmes de 25 à 29 ans : ce dépistage est basé sur la réalisation de frottis réguliers.
  • Pour les femmes de 30 à 65 ans : le test HPV devient la règle4.

En pratique, comme pour les autres programmes nationaux de dépistage (côlon, sein…), les femmes concernées reçoivent un courrier de l’assurance maladie les invitant à prendre rendez-vous avec un médecin ou un laboratoire d’analyse pour faire un examen cytologique (frottis) ou un test HPV. Le test est alors pris en charge à 100 %.

  • La plupart du temps le résultat est rassurant. La femme est invitée à rester dans le programme de dépistage et réaliser tous les 3 ans un frottis ou tous les 5 ans un test HPV.
  • Si le résultat est douteux, la femme est invitée à renouveler l’examen 3 mois plus tard.

En cas de résultat anormal, la femme est invitée à reprendre rendez-vous pour des examens plus approfondis par exemple, une colposcopie qui permet grâce à un microscope adapté et des réactifs chimiques qui rendent les lésions plus visibles, de mettre en évidence un cancer ou des lésions précancéreuses. Au détour de la colposcopie, des prélèvements sont réalisés (biopsies) qui permettront d’évaluer la gravité des lésions et d’orienter les décisions thérapeutiques5.

Des femmes plus à risque

2 catégories de femmes doivent être particulièrement vigilantes et réaliser des dépistages beaucoup plus réguliers :

  • Les femmes qui ont reçu une greffe et prennent des médicaments antirejet. Ces immunosuppresseurs diminuent leurs défenses immunitaires. Pour elles, il est préconisé de débuter les dépistages dès l’âge de 21 ans.
  • Les femmes infectées par le VIH car là encore la maladie affecte le système immunitaire qui se défend moins bien contre l’infection au HPV. Il leur est conseillé de réaliser un frottis dès qu’elles ont eu connaissance de leur séropositivité. Et pour celles infectées à la naissance, dès leurs premiers rapports sexuels.

La ménopause, un risque ?

Après la ménopause, beaucoup de femmes sont moins bien suivies sur le plan gynécologique et négligent les dépistages, ce qui entraîne un diagnostic de la maladie à un stade souvent plus avancé !

Un test, plusieurs noms

Test de Papanicolaou, Frottis cervico-utérin (FCU), ou encore cytologie cervicale, tous ces termes désignent en réalité le même examen. Il consiste à aller prélever sur plusieurs zones du col (au niveau de l’exocol et de l’endocol) des cellules et à les examiner au microscope. Le prélèvement est habituellement réalisé par un médecin (gynécologue ou médecin traitant). Il peut aussi être fait par une sage-femme ou directement au laboratoire d’analyse. Certaines infirmières sont habilitées à le réaliser. Le frottis doit être programmé en dehors des règles, à distance d’un rapport sexuel et en l’absence d’infection locale. 6

Que penser des autotests ?

40 % des femmes qui devraient participer au dépistage du cancer du col de l’utérus ne le font pas. Comment améliorer le score ? L’Institut National du Cancer (INCa) préconise de promouvoir les « kits d’auto-prélèvement vaginal (APV) ». Les kits seraient envoyés à domicile. Plusieurs études montrent que les résultats de ces auto-prélèvements sont sensiblement les mêmes que ceux réalisés en cabinet. Cela peut donc simplifier la participation au dépistage, dans une période où l’accès à un médecin —et fortiori à un gynécologue— est parfois difficile. Cela peut également aider à vaincre certaines réticences (notamment fondées sur la pudeur). Une première étude pilote menée dans les Pays de la Loire montre que l’autotest augmente la participation au dépistage. Ces APV sont pertinents pour détecter une infection HPV, en revanche, ils ne sont pas adaptés pour une cytologie (frottis). Par ailleurs, en cas de résultat positif, la femme n’est peut-être pas à même de savoir comment réagir, tandis que lorsque le test est réalisé par un professionnel de santé, ce dernier est présent et peut mieux conseiller la patiente7.

Des examens complémentaires possibles

En cas d’anomalie des tests, une colposcopie est réalisée. Le médecin insère un speculum dans le vagin de la patiente, et introduit un colposcope, une sorte de loupe binoculaire à très fort grossissement pour aller inspecter le vagin, la vulve, le col… La colposcopie permet de visualiser les lésions, d’en prélever des fragments (biopsie) et les envoyer au laboratoire pour analyse.

Diverses explorations vont ensuite devoir être réalisées afin de confirmer le diagnostic, évaluer l’étendue du cancer et déterminer le stade et le type histologique de la tumeur8.

Les différentes étapes

  • La première étape est purement clinique : examen gynécologique, examen de l’abdomen, palpation des zones ganglionnaires…
  • Dans un second temps : des examens d’imagerie vont être prescrits pour déterminer si le cancer s’est étendu et jusqu’où (taille, profondeur, extension aux tissus voisins…). Le plus souvent, il s’agira d’une IRM du pelvis, mais d’autres explorations sont possibles comme une tomographie par émission de positons (TEP-Scan). Le TEP est notamment utile pour déterminer les champs de radiothérapie chez les patientes non opérables. Une cystoscopie (pour vérifier l’état de la vessie), une rectoscopie (pour identifier s’il y a un envahissement au niveau du rectum) et une radiographie du thorax peuvent aussi être prescrits.
  • Et bien entendu, un bilan sanguin est réalisé à la recherche de marqueurs tumoraux, d’infection au VIH, mais également pour mieux connaître l’état de santé général de la patiente et sa capacité à supporter certains traitements9.

  1. Société canadienne du cancer, « Symptômes du cancer du col de l’utérus ». Voir en ligne : https://cancer.ca/fr/cancer-information/cancer-types/cervical/signs-and-symptoms.
  2. MSD manuel grand public, « Cancer du col de l’utérus », 2022. Voir en ligne : https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/probl%C3%A8mes-de-sant%C3%A9-de-la-femme/cancers-gyn%C3%A9cologiques/cancer-du-col-de-l-ut%C3%A9rus.
  3. INCA, « Le programme de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus », 2023. Voir en ligne : https://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Depistage-et-detection-precoce/Depistage-du-cancer-du-col-de-l-uterus/Le-programme-de-depistage-organise.
  4. Assurance Maladie, « Dépister le cancer du col de l’utérus », juin 2023. Voir en ligne : https://www.ameli.fr/seine-saint-denis/assure/sante/themes/cancer-col-uterus/frottis-hpv-depistage#:~:text=Programme%20national%20de%20d%C3%A9pistage%20du%20cancer%20du%20col%20de%20l%27ut%C3%A9rus&text=Pour%20b%C3%A9n%C3%A9ficier%20de%20cette%20prise,le%20jour%20du%20rendez%2Dvous.
  5. Ibid.
  6. Assurance Maladie, « Dépister le cancer du col de l’utérus », 2023. Voir en ligne : https://www.ameli.fr/seine-saint-denis/assure/sante/themes/cancer-col-uterus/frottis-hpv-depistage.
  7. INCA, « Dépistage du cancer du col de l’utérus / Cadre et modalités de recours aux auto-prélèvements vaginaux », 2022. Voir en ligne : https://www.oncopacacorse.org/sites/default/files/referentiel_national_depistage_du_cancer_du_col_de_luterus_-_avril_2022_1.pdf.
  8. Assurance Maladie, « Circonstances de découverte et diagnostic du cancer du col de l’utérus », 2023. Voir en ligne : https://www.ameli.fr/seine-saint-denis/assure/sante/themes/cancer-col-uterus/symptomes-diagnostic.
  9. Ibid.

Pour aller plus loin

Les facteurs de risque Les mécanismes Les chiffres Les traitements

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