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Nutrition et cancer de la prostate : des choix alimentaires qui comptent

« Prendre soin de son alimentation, c’est déjà prendre soin de soi. » En effet, grâce à des niveaux de preuve convaincants ou probables, il est possible d’identifier des facteurs de risque et des facteurs protecteurs, ce qui permet d’élaborer des recommandations de prévention nutritionnelle des cancers. (7) Ainsi, si les traitements médicaux demeurent essentiels, l’alimentation s’impose comme un véritable allié, capable à la fois de renforcer la prévention primaire des cancers et d’améliorer la qualité de vie pendant les traitements. (1)

Comprendre comment adapter votre alimentation pour soutenir votre organisme face à cette maladie aide aussi à traverser les traitements avec plus de force et de sérénité.

Comprendre les liens entre l’alimentation et le cancer

L’alimentation joue un rôle majeur dans la prévention et la prise en charge globale des cancers. Dans ce cadre, il est utile de distinguer deux catégories : les facteurs de risque, qui augmentent la probabilité de développer un cancer, et les facteurs protecteurs, qui la réduisent.
 
Or, lorsque l’alimentation est déséquilibrée ou qu’il y a un excès de poids, elle constitue un facteur de risque pour de nombreux cancers (œsophage, sein, pancréas, côlon-rectum, ovaire, etc.). Cela s’applique également pour le cancer de la prostate à un stade avancé. (2) À l’inverse, une alimentation équilibrée et adaptée contribue à diminuer ces risques et s’intègre pleinement aux stratégies de prévention et de prise en charge. Le surpoids favorise l’inflammation et perturbe l’équilibre hormonal, ce qui créé un environnement propice au développement des tumeurs. (1,3)
 
La prévention constitue un moyen d’agir essentiel et un enjeu prioritaire dans la lutte contre les cancers, notamment la prévention nutritionnelle qui englobe l’alimentation, les boissons alcoolisées, l’activité physique et la corpulence. Ainsi, certains choix alimentaires peuvent être conseillés :

Les aliments à limiter

  • Les aliments riches en graisses saturées : une consommation excessive de graisses saturées (présentes dans les viandes grasses, la charcuterie, les produits industriels) pourrait favoriser le développement et la progression du cancer. Ces graisses peuvent augmenter les niveaux d’hormones qui stimulent la croissance des cellules cancéreuses (3,4).
  • Les viandes rouges consommées en excès : il est recommandé de limiter la consommation de viande rouge à moins de 500 g par semaine (2).
  • Les produits laitiers en grande quantité : une consommation très élevée de produits laitiers pourrait être associée à un risque relatif supérieur à un, ce qui favoriserait le développement du cancer de la prostate (3,4). Une consommation modérée reste toutefois bénéfique pour la santé osseuse (5).

Les aliments à privilégier

  • Les fruits et légumes(2-4)
    • Les tomates et leurs dérivés : ils sont conseillés en raison de leur teneur en lycopène, un puissant antioxydant. Le lycopène pourrait avoir un effet protecteur, notamment contre le cancer de la prostate (3,4).
    • Le brocoli, le chou-fleur, les choux de Bruxelles : ces légumes crucifères contiennent des composés soufrés qui pourraient limiter le développement du cancer (3,4).
  • Les poissons riches en oméga-3 : le saumon, les sardines, le maquereau et autres poissons gras sont riches en acides gras oméga-3, qui possèdent des propriétés anti-inflammatoires potentiellement bénéfiques dans la prévention du cancer (3,4).

Adapter son alimentation pendant les traitements

Maintenir un bon état nutritionnel

La priorité pendant les traitements du cancer est de maintenir un bon état nutritionnel pour éviter la dénutrition et la perte musculaire. (1) Voici quelques conseils pratiques (1) :

  • Surveillez régulièrement votre poids et signalez à votre équipe médicale toute perte de poids importante ou rapide.
  • Veillez à maintenir des apports suffisants en protéines (viandes, poissons, œufs, produits laitiers, légumineuses) pour conserver vos muscles et vos défenses immunitaires.
  • Si vous avez peu d’appétit (1)
    • Fractionnez vos repas en faisant 3 repas principaux et 2 à 3 collations par jour si vous avez peu d’appétit,
    • Enrichissez vos plats avec un peu d’huile d’olive, de fromage râpé ou de crème pour augmenter leur valeur énergétique, si nécessaire.

Modifier ses habitudes alimentaires pour limiter les effets indésirables des traitements

Les traitements contre le cancer peuvent entraîner des effets indésirables, notamment digestifs. Une alimentation bien adaptée, en complément d’autres mesures, peut contribuer à atténuer ces désagréments (1).

  • En cas de nausées et vomissements
    • Privilégiez les repas froids ou tièdes, qui dégagent moins d’odeurs (1).
    • Évitez les aliments gras, frits ou épicés (1).
    • Prenez le temps de manger lentement afin de faciliter la digestion et mangez ce qui vous donne envie (1).
  • En cas de diarrhées
    • Privilégiez les aliments pauvres en fibres : riz blanc, pâtes, bananes, carottes, pommes cuites (1).
    • Buvez abondamment pour compenser les pertes hydriques (1).
  • En cas de constipation
    • Augmentez progressivement votre consommation de fibres (fruits, légumes verts, céréales complètes) (6).
    • Prenez un jus de fruit à jeun (pruneaux, pommes ou raisin) et buvez au moins 1,5 litre d’eau par jour (1,6).
    • Pratiquez une activité physique adaptée à votre condition (6).
  • En cas de fatigue
    • Préparez à l’avance des repas que vous pourrez réchauffer les jours de grande fatigue (6).
    • N’hésitez pas à demander de l’aide pour les courses et la préparation des repas (6).

Éviter les régimes restrictifs

Durant les traitements, il est déconseillé de suivre des régimes restrictifs ou de pratiquer le jeûne sans avis médical. Ces pratiques peuvent entraîner une dénutrition et une perte musculaire néfastes pour votre santé et l’efficacité de vos traitements. (1)

L’importance de l’hydratation et de l’activité physique adaptée en complément de l’alimentation

  • Buvez au moins 1,5 litre de liquides par jour (eau, thé vert, bouillon, infusions) (1). Limitez la consommation d’alcool, un facteur de risque reconnu pour de nombreux cancers (2).
  • Maintenez une activité physique adaptée à vos capacités, même modérée comme la marche quotidienne. Elle aide à préserver la masse musculaire et stimule l’appétit (1). Une pratique régulière contribue également à contrôler votre poids, ce qui est important car le surpoids et l’obésité augmentent le risque de progression du cancer de la prostate (1,2).

Prendre soin de son alimentation après les traitements

  • Une fois les traitements terminés, il est recommandé d’adopter une alimentation équilibrée et variée, proche des recommandations pour la population générale (1). Cela signifie (2,5) :
    • Consommer quotidiennement des fruits et légumes (au moins 5 portions par jour).
    • Privilégier les céréales complètes riches en fibres.
    • Limiter la consommation de viandes rouges et de charcuteries.
    • Maintenir une consommation modérée de produits laitiers (2 par jour).
  • Si vous êtes en surpoids, une perte de poids progressive et encadrée par des professionnels peut être bénéfique après la fin des traitements (1).

N’hésitez pas à consulter des professionnels de santé compétents (médecin, diététicien-nutritionniste) pour obtenir des conseils personnalisés et adaptés à votre situation. Chaque patient est unique et les recommandations alimentaires peuvent varier selon votre état de santé, vos traitements et vos préférences personnelles (1,6).

À retenir

  • Aucun aliment miracle ne peut à lui seul prévenir ou guérir le cancer, mais des choix alimentaires équilibrés et adaptés peuvent contribuer à réduire les risques (2).
  • Privilégiez les fruits et légumes (notamment les tomates, riches en lycopène et les crucifères), les poissons riches en oméga-3 et limitez les graisses saturées, les viandes rouges et les produits laitiers en excès (3,4).
  • Pendant les traitements, maintenir un bon état nutritionnel est important pour éviter la dénutrition et la perte musculaire, et adapter son alimentation permet de limiter certains effets indésirables (1).

Si vous ressentez un effet indésirable, qu’il soit mentionné ou non dans cette brochure, parlez-en à votre médecin/pharmacien/l’équipe soignante sans attendre.
Vous pouvez également le signaler sur le site dédié du Ministère chargé de la santé: https://signalement.social-sante.gouv.fr afin de contribuer à fournir davantage d’informations sur la sécurité de votre traitement.

  1. Institut National du Cancer (INCa). Cancers : votre alimentation pendant les traitements. 2024.
  2. Institut National du Cancer (INCa). Nutrition et prévention des cancers. État des lieux et des connaissances. 2019.
  3. Babakhanlou R, Gowin K. The Impact of Diet and Nutrition on Prostate Cancer – Food for Thought? Current Oncology Reports. 2025.
  4. Desgrandchamps F, Bastien L. Nutrition, suppléments alimentaires et cancer de la prostate. Progrès en urologie. 2010.
  5. Manger-bouger.fr. Aller vers une consommation de produits laitiers suffisante mais limitée.
  6. Ligue contre le cancer. Alimentation et cancer. Comment s’alimenter pendant les traitements ? Edition Novembre 2017.

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