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Le Professeur Roupret vous explique le cancer de la vessie
5 minutes de lecture
Afin de mieux comprendre le cancer de la vessie, nous vous proposons la vidéo explicative d’un expert, le Professeur Morgan Roupret, chirurgien urologue à la Pitié-Salpêtrière et responsable du Comité de cancérologie de l’Association française d’urologie. Il détaille ce qu’est le cancer de la vessie, ses symptômes, les facteurs de risque tels que le tabagisme, ainsi que les mesures préventives à adopter. Il décrit également les différents traitements possibles à ce jour.
Qu’est-ce que le cancer de la vessie ?
Le Professeur Roupret définit le cancer de la vessie comme étant une tumeur qui se développe à l’intérieur de la vessie, par voie endocavitaire. La vessie est tapissée par une muqueuse appelée l’urothélium, qui, dans le cas d’un cancer, va dégénérer. En effet, les cellules vont se reproduire de façon anormale et s’agglutiner les unes aux autres pour former une tumeur.
Les différents types de tumeurs de la vessie
Il existe deux types de tumeurs, comme l’explique l’expert urologue :
- Celle qui n’infiltre pas le muscle : on découpe la tumeur par voie naturelle1, ce qui permet de préserver la vessie. Le Professeur rappelle que c’est la tumeur la plus fréquente dans la majorité des cas.
- Celle qui infiltre le muscle : la maladie s’avère alors localement avancée ou métastatique. L’ablation de la vessie est pratiquée et des traitements systémiques sont prescrits.
Quelle est la prise en charge des tumeurs de la vessie?
Pour l’expert, la première étape est la réalisation d’une résection chirurgicale dans la vessie par un urologue.
Comment se passe la résection chirurgicale ?
Lors de cette intervention chirurgicale sous anesthésie générale, l’urologue utilise une caméra à l’intérieur de la vessie pour visualiser la ou les tumeurs afin de les retirer. Ensuite, les tumeurs sont envoyées à l’anatomopathologiste pour vérifier :
- le type de tumeur, qui détermine si celle-ci a infiltré le muscle ;
- le stade de la tumeur ;
- le grade de la maladie.
En fonction de ces éléments ainsi que de leur capacité de récidive et de progression, l’urologue décide des traitements adjuvants.
Le cancer de la vessie : quels traitements ?
La résection chirurgicale est le pilier du traitement de ce cancer. En fonction du stade d’infiltration, le Professeur Roupret explique qu’il existe des traitements adjuvants locaux, comme le BCG ou la chimiothérapie intravésicale. Dans le cas de traitements systémiques, il est question de l’ablation du réservoir vésical ou encore de la chimiothérapie par voie intraveineuse.
Quels sont les symptômes prédictifs de ce cancer ?
Le premier symptôme d’un cancer de la vessie est la présence de sang dans les urines, aussi appelé hématurie. Selon l’expert, avoir du sang dans les urines doit amener les patients à consulter rapidement un urologue. Le diagnostic différentiel permet de déterminer s’il s’agit en effet de sang ou d’un médicament, voire d’un aliment, qui aurait pu causer cette couleur dans les urines.
Les symptômes du cancer de la vessie chez les femmes
Les femmes sont également concernées par ce cancer, la vigilance doit donc être de mise face à une infection qui pourrait être mal diagnostiquée. Le Professeur indique que des sensations désagréables ou douloureuses dans le cas d’un cancer de la vessie peuvent faire penser à une cystite. En cas de douleur urinaire, d’examens bactériologiques négatifs et de traitement antibiotique, un rendez-vous avec un urologue permet de définir s’il s’agit ou non d’un cancer de la vessie.
D’autres symptômes à surveiller
Enfin, une tumeur de la vessie peut être à l’origine d’une obstruction des reins, qui entraîne une
dilatation de ces derniers et peut provoquer une hydronéphrose. L’expert explique qu’une
insuffisance rénale ou une colique néphrétique peuvent être des symptômes liés à une tumeur. Là
encore, le Professeur recommande de prendre rapidement rendez-vous avec un urologue.
Quelles sont les recommandations en matière de prévention et de dépistage ?
Le Professeur Roupret rappelle que le plus grand facteur de risque d’un cancer de la vessie est le tabagisme. Il explique que le poumon est la portée d’entrée du tabac dans l’organisme et que la vessie en est la porte de sortie. Les fumeurs ont donc plus de risque de développer une tumeur.
Le second grand facteur de risque est propre à certaines professions dont les tumeurs de la vessie figurent sur la liste des maladies professionnelles, sous réserve d’être exposé :
- au caoutchouc industriel,
- aux coques de navires,
- aux hydrocarbure dans les raffineries,
- à la peinture industrielle.
La majorité des postes de travail concernés ont été adaptés ces dernières années afin de réduire les risques.
1. InfoCancer, “ Les tumeurs n’infiltrant pas le muscle de la vessie (TVNIM)”, voir en ligne : Les tumeurs n’infiltrant pas le muscle de la vessie (TVNIM), consulté le 23/06/2024.
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