---

5 minutes de lecture

---

---

---

Des différents types de cancer du sein, aux facteurs de risque, en passant par le dépistage et les traitements existants, Dr Tredan, oncologue médical au Centre Léon Berard à Lyon, nous explique les fondamentaux sur le cancer du sein.

---

Définir ce qu’est un cancer du sein et ses différents sous types

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme, après le cancer du poumon et le cancer du côlon-rectum. En effet, il représente 33% des cancers féminins et constitue la 1^ère cause de décès par cancer chez les femmes. En 2018, 58 500 nouveaux cas ont été recensés¹.

Bien qu’ils ne représentent qu’environ 1% des cas de cancer du sein, les hommes peuvent également être touchés.

Un cancer du sein correspond à la formation d’une masse maligne dans le sein, que l’on appelle tumeur. Cette tumeur apparaît suite à un dérèglement de certaines cellules contenues dans les tissus du sein, qui se multiplient de façon anormale. Classiquement, cette maladie des cellules du sein se développe dans les glandes qui produisent le lait maternel.

Il convientde différencier les types de cancer du sein. Dans 95% des cas de cancer du sein, la patiente développe un adénocarcinome, c’est-à-dire un cancer qui s’est développé à partir de cellules épithéliales de la glande mammaire².

Parmi les cancers du sein de type adénocarcinome, nous distinguons les cancers in situ, (dont les cellules cancéreuses ne dépassent pas la membrane basale du sein et ne touchent pas les tissus voisins), des cancers infiltrants ou invasifs (dont les cellules cancéreuses ont, cette fois-ci, dépassé la membrane basale et touchent les tissus qui entourent les canaux et lobules). Dans la plupart des cas, lorsque le cancer du sein est un adénocarcinome infiltrant, l’invasion se fait dans les ganglions axillaires. Lorsque les cellules cancéreuses se sont propagées dans d’autres parties du corps et touchent d’autres organes, on parle de métastases³.

---

Les adénocarcinome in situ

Au sein de la famille des adénocarcinomes in situ, nous retrouvons :

• Le cancer canalaire in situ ou carcinome canalaire in situ (CCIS) : qui représente 8 à 9 cas sur 10 des cancers in situ ;
• Le cancer lobulaire in situ ou néoplasie lobulaire in situ ou carcinome lobulaire in situ (CLIS) reste moins fréquent et représente 10 à 15% des cancers du sein in situ⁴

---

Les adénocarcinome in situ

Dans la famille des adénocarcinomes infiltrants ou invasifs, nous retrouvons :

• Le cancer canalaire infiltrant : le plus fréquent
• Le cancer lobulaire infiltrant : plus rare⁵

S’ajoutent aux différents types de cancer de sein : les formes rares. On en recense trois principales : la tumeur phyllode, le sarcome et le lymphome⁶.

---

Les causes du cancer du sein

Les facteurs de risque du cancer du sein sont multiples :

• On recense, en premier lieu, les antécédents familiaux et les prédispositions génétiques. En effet, 5 à 10% des femmes atteintes d’un cancer du sein sont porteuses d’une mutation sur l’un des deux gènes BRCA 1 et 2. Ces mutations peuvent être à l’origine de cancer du sein, de l’ovaire, et également de la prostate et du pancréas.

• Lorsque la femme est nullipare, c’est-à-dire qu’elle n’a jamais accouché ou qu’elle a eu une première grossesse tardive (après l’âge de 30 ans)⁷.

• L’âge est également un facteur important à prendre en compte : environ 80% des cancers du sein se déclarent après 50 ans.

• Certains traitements hormonaux de la ménopause augmentent le risque de développer un cancer du sein.

• Le tabagisme, la consommation d’alcool et le surpoids sont également des facteurs de risque du développement de cancer⁸.

Cependant, des personnes ne présentant aucun de ces facteurs de risque peuvent, elles aussi, avoir un cancer du sein.

Par ailleurs, allaiter son enfant protège la mère du cancer du sein. En effet, il a été démontré que les femmes qui ont allaité pendant une période prolongée ont moins de risque de développer un cancer du sein que celles qui n’allaitent pas⁹.

---

Symptômes et diagnostic du cancer du sein

L’autoexamen des seins peut permettre de distinguer une boule ou une masse dans le sein. C’est l’un des signes les plus courants du cancer du sein. Cette boule est souvent dure et d’aspect irrégulier au toucher. La plupart du temps, la boule n’est pas douloureuse. Des ganglions durs sous le bras et au niveau de l’aisselle peuvent également alerter.

Par ailleurs, il est nécessaire d’être vigilant à l’aspect du sein et à sa couleur, c’est-à-dire si la peau du sein et du mamelon est différente : rougeur, œdème, aspect peau d’orange et plus épaisse. L’écoulement et le suintement au niveau du mamelon sont aussi des symptômes alarmants. En cas d’anomalie repérée par l’autoexamen mammaire, il faut prendre contact avec un professionnel de santé (gynécologue, sage-femme, médecin généraliste) pour faire réaliser un examen clinique¹⁰.

Lorsque le cancer s’est propagé à d’autres parties du corps, d’autres symptômes sont susceptibles de se manifester, tels que : douleurs osseuses, nausées, perte d’appétit, perte de poids, jaunisse, toux, épanchement pleural, maux de tête, vision trouble et faiblesse musculaire¹¹. Ceux-ci ne sont toutefois pas spécifiques d’un cancer du sein.

Afin de diagnostiquer au mieux un cancer du sein, plusieurs examens peuvent être prescrits et doivent être réalisés. Une mammographie des deux seins, si nécessaire complétée d’une échographie de ces derniers et des ganglions est aussi demandée. Dans certains cas, il est proposé à la patiente de passer une IRM mammaire¹². La patiente est ensuite orientée vers un médecin spécialisé dans la prise en charge du cancer du sein.

L’examen anatomopathologique, c’est-à-dire l’examen des tissus prélevés au niveau de l’anomalie du sein, permet de déterminer la présence d’un cancer du sein ou non. Cet examen est réalisé à l’aide de biopsies à travers la peau¹³. Cependant, l’extraction de tissus n’est parfois pas possible et nécessite alors un geste chirurgical pour l’enlèvement d’une partie ou de la totalité de l’anomalie¹⁴.

---

Cancer du sein : quelles prises en charge et quels traitements ?

Le traitement d’un cancer du sein est adapté en fonction, d’une part du stade du cancer (niveau d’extension), d’autre part, du type de cancer. Pour évaluer le stade d’évolution, les médecins se basent sur trois critères :

1. La taille et l’infiltration de la tumeur : pour évaluer le niveau de la maladie, si elle est in situ ou propagée au-delà de la membrane basale.
2. L’atteinte ou non des ganglions lymphatiques : par le médecin qui recherche la présence de ganglions anormaux.
3. La présence ou non de métastases : en regardant si le foie, les os et les poumons, et d’autres zones sont atteints.

À partir de ces critères, les professionnels de santé peuvent déterminer le stade d’évolution du cancer¹⁵. Cette définition est complétée par une étude du type de tumeur (examen déterminant quelles sont les caractéristiques présentes à la surface des cellules cancéreuses), qui permet de choisir les traitements médicamenteux appropriés.

Les carcinomes in situ sont traités par chirurgie. Le geste chirurgical dépend de plusieurs paramètres, dont le positionnement de la tumeur dans le sein, le volume et la composition du sein. Deux approches sont possibles : un enlèvement de la tumeur et des tissus environnants (tumorectomie), ou une ablation totale du sein (mastectomie). Une chirurgie plastique et reconstructrice du sein est proposée.

Dans les suites d’une tumorectomie, une radiothérapie est réalisée. Ce qui n’est pas systématiquement le cas lors d’une mastectomie.

Les carcinomes infiltrants bénéficient également d’une chirurgie et d’une radiothérapie. Selon le stade de la maladie, celles-ci peuvent être précédées ou suivies d’un traitement par des médicaments. Ceux-ci sont choisis en fonction du type de tumeur. Il peut s’agir de chimiothérapie, de thérapie ciblée, d’hormonothérapie, ou encore d’immunothérapie.

A noter que lorsque la tumeur est métastatique, le traitement de référence s’appuie sur les médicaments.

---

Dépistage et recommandations du cancer du sein

La Haute Autorité en Santé recommande un dépistage du cancer du sein, pour toutes les femmes, à partir de 50 ans, tous les deux ans et ce jusqu’à 75 ans. Ce dépistage a lieu par la réalisation d’une mammographie du sein ou une radiographie des seins¹⁶. Grâce au dépistage, ce sont 60% des cancers du sein qui sont détectés à un stade précoce¹⁷.

Retrouvez les témoignages de Juliette, Séverine et Hanane, atteintes d’un cancer du sein.

Vous souhaitez vous rapprocher d’une association de patients ? Cliquez ici . Vous avez des questions ? N’hésitez pas à vous faire accompagner et à échanger avec des patients aidants, à l’aide de notre plateforme : https://parlons.mon-cancer.com/.

---

Les associations et organismes auxquelles vous pouvez vous référer

• Jeune&Rose : http://www.jeuneetrose.fr/.
• Roseup : https://www.rose-up.fr/qui-sommes-nous/
• Europa : https://www.europadonna.fr/.
• Ruban Rose : https://www.cancerdusein.org/association/l-association-et-ses-missions.
• Mon cancer du sein : https://www.monreseau-cancerdusein.com/.
• Octobre rose : https://octobrerose.fondation-arc.org/.

---

Parlons-Nous

Echangez gratuitement avec un Patient Aidant via le service Parlons-Nous en prenant rendez-vous avec des personnes qui ont été confrontées aux mêmes questions que vous.

En savoir plus

o

---

Pour aller plus loin

Mon quotidien Les symptômes Les traitements Les chiffres

Ces contenus peuvent vous intéresser

---

---

FR-NON-01511