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L’épidémie de « diabésité », l’âge, et certaines maladies du foie et des voies biliaires favorisent la survenue d’un cancer. Toutefois, la majorité des patients atteints de cholangiocarcinome ne présentent pas de facteurs de risque identifiables. La survenue de ce cancer est donc pour beaucoup une surprise.

Lorsqu’on annonce à un patient un cancer du poumon, il connait habituellement la cause de son cancer. Pour d’autres types de tumeurs, les facteurs de risque sont également bien identifiés qu’il s’agisse de l’hygiène de vie (sédentarité, alimentation, tabagisme, alcool), d’infections (HPV notamment), d’expositions professionnelles (amiante, solvants, HAP). D’autres cancers encore sont découverts lors d’examens de dépistage (sein, colon, prostate, col de l’utérus) et peuvent être traités à des stades précoces.

Il n’en est rien pour les cancers des voies biliaires qui, sous nos latitudes, n’ont souvent pas de cause très bien déterminée. « En l’absence fréquente de facteur de risque identifiable, le diagnostic est un coup de tonnerre dans ciel serein note le Dr Malka. La question qui fuse immédiatement dans l’esprit du patient est « pourquoi moi ? ».

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Les facteurs de risque identifiés

Certains facteurs ont été corrélés à un plus grand risque de souffrir de cancers biliaires :

• L’épidémie de « diabésité » (obésité + diabète). L’obésité agirait comme facteur pro-inflammatoire. Le cancer de la vésicule biliaire fait ainsi partie des 10 localisations de cancer pour lesquels le lien avec le surpoids et l’alimentation déséquilibré est avéré¹. Les fibroses hépatiques et les cirrhoses —qu’elles soient d’origine infectieuse, alcoolique ou liées à l’obésité— sont également un facteur de risque².

• Les calculs biliaires font le lit des cancers de la vésicule. « 70% à 90% des patients atteints de cancer de la vésicule biliaire ont des antécédents de lithiase biliaire » rappellent les experts de la Société Nationale Française de Gastro-Entérologie (SNFGE) dans une récente publication³. Pour autant, l’ablation de la vésicule chez les personnes souffrant de calculs biliaires n’est en aucune manière un moyen de prévention contre ce cancer rappelle le Dr Malka car « seuls 0,5% à 3% des individus porteurs de calculs développeront un cancer de la vésicule biliaire »⁴. L’exérèse de la vésicule est en revanche recommandée pour les personnes souffrant de cholécystite chronique et aigue, polype intra-vésiculaire d’une taille supérieure à 1cm, anomalies de la jonction biliopancréatique, vessie porcelaine.

• De manière plus générale les inflammations chroniques des voies biliaires accroissent le risque : cholécystite (inflammation de la vésicule biliaire), kystes cholédociens (sur l’arbre biliaire), anomalies de la jonction bilio-pancréatique, infection bactérienne de la vésicule biliaire (Salmonella Typhi, Helicobacter bilis, Helicobacter pylori), cholangite sclérosante primitive, polypes intra-vésiculaires et calcifications de la muqueuse de la vésicule biliaire (vésicule porcelaine)⁵.

• Le sexe de la personne :
  • Pour les cholangiocarcinomes intra-hépatiques : l’incidence en France était de 1,6 cas pour 100 000 personnes-années en 2018 (hommes : 2,2 ; femmes : 1,1).
  • Pour les cancers de la vésicule biliaire et des voies biliaires extra‑hépatiques. Au niveau mondial, les femmes sont un peu plus souvent touchées (2,1 chez l’homme et de 2,4 chez la femme pour 100 000 personnes‑années) mais le ratio est inverse en France, 2,1 chez l’homme et 1,4 chez la femme⁶.

• Les infections et parasitoses. Les hépatites B et C, le VIH augmentent le risque⁷. Mais surtout dans les zones d’endémies les parasitoses du foie, sont un facteur de risque majeur de cancers biliaires⁸.
• La génétique. En Inde et dans toute la façade occidentale de l’Amérique Latine se retrouvent les plus grosses cohortes de cancers de la vésicule. « Dans certaines régions du Chili, c’est le second cancer en fréquence chez la femme après le cancer du sein », note le Dr Malka. Ce serait notamment lié à des particularités génétiques chez les Indiens Hopi⁹.
• L’âge. L’âge médian au diagnostic est de 72 ans chez l’homme et de 78 ans chez la femme¹⁰.

• D’autres facteurs comme le tabac, l’alcool, les expositions professionnelles sont possibles mais le niveau de preuve reste faible¹¹.

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Pour aller plus loin

Les mécanismes Les symptômes Les traitements Les chiffres

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