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L’hormonothérapie, à quoi ça sert ?


10 min de lecture




Les hormones sont synthétisées par les organes ou glandes endocrines , puis transportées dans le sang ; elles exercent leurs effets sur toutes les cellules ou tissus dits hormono-sensibles. L’hormonothérapie s’oppose aux effets des hormones dans l’organisme ou bien bloque leur sécrétion. Elle peut être employée dans le traitement de cancers dits “hormono-sensibles” ou “hormono-dépendants”. L’objectif est d’empêcher l’action stimulante des hormones sur ces tumeurs sensibles, et stopper le développement du cancer. Ce n’est pas un traitement à base d’hormones, ni un contraceptif.


Pour quels cancers ?

Le cancer du sein

Les cancers du sein sont, pour 80% d’entre eux, sensibles aux hormones. Cela signifie que la tumeur possède à sa surface des récepteurs aux œstrogènes et/ou à la progestérone, qui stimulent sa croissance en se liant à ces hormones.

La production des œstrogènes par les ovaires dépend du statut hormonal de la femme. En pré-ménopause, les œstrogènes sont sécrétés par les ovaires sous l’influence d’une autre hormone produite par une glande endocrine du cerveau appelée hypophyse (LH-RH). En présence d’un cancer sensible aux œstrogènes, il est donc possible d’envisager l’utilisation de médicaments qui bloquent cette sécrétion (analogues, agonistes, antagonistes de la LH-RH) ou bien l’action des œstrogènes sur la tumeur (anti-œstrogènes). En période de ménopause, les œstrogènes sont produits en moins grande quantité non plus par les ovaires, mais par les glandes surrénales qui transforment une autre hormone en œstrogène, grâce à une enzyme appelée aromatase. Selon la situation, des médicaments inhibiteurs de l’aromatase peuvent donc être éventuellement prescrits.

L’hormonothérapie peut être indiquée dans certains cancers du sein, selon l’Institut national du cancer :

  • En cas de cancer infiltrant localisé ou non métastatique hormonosensible, en association avec une opération chirurgicale. Il s’agit alors d’hormonothérapie adjuvante, prescrite le plus souvent pour une période d’au moins 5 ans. Ses buts sont de réduire les risques de récidive locale dans le sein opéré, de cancer de l’autre sein et de métastases.-
  • Avant la chirurgie, c’est une hormonothérapie néoadjuvante. Son objectif est alors de réduire la taille d’une tumeur pour faciliter sa réduction ou son ablation, ou de permettre une chirurgie conservatrice. Elle peut aussi être proposée en cas de cancer inflammatoire.
  • Enfin, elle peut être proposée, seule ou avec d’autres médicaments, en cas de cancer hormonosensible métastatique, afin de traiter la maladie, de la stabiliser ou d’améliorer la qualité de vie des patientes.

Parfois, la production d’œstrogènes est arrêtée non pas par un médicament, mais par une opération appelée ovariectomie, qui consiste à retirer les ovaires, ou encore par une radiothérapie.


Le cancer de l’endomètre

Dans certains cancers de l’endomètre, muqueuse qui recouvre la paroi interne de l’utérus, l’hormonothérapie peut être indiquée pour empêcher l’action stimulante des hormones sexuelles sur les cellules cancéreuses. Le traitement repose alors sur des progestatifs qui empêchent la progestérone d’agir sur les cellules de l’endomètre.

L’hormonothérapie est utilisée dans les cancers de l’endomètre ayant formé des métastases à distance, lorsqu’une chimiothérapie ne peut être prescrite ou que la maladie évolue lentement, notamment chez les femmes âgées. Elle permet alors de freiner le cancer et d’améliorer la qualité de vie en soulageant les symptômes provoqués par le cancer ou ses métastases.


À retenir

L’hormonothérapie n’est pas uniquement indiquée dans des cancers dits féminins.


Le cancer de la prostate

Le développement du cancer de la prostate est stimulé par la testostérone, produite par les testicules sous l’effet d’une autre hormone sécrétée par l’hypophyse (la LH-RH). On utilise donc des médicaments qui bloquent cette sécrétion (agonistes ou antagonistes de la LH-RH) ou bien l’action de la testostérone (anti-androgènes).

– En cas de cancer de la prostate localement avancé, l’hormonothérapie en association à la radiothérapie constitue le traitement de référence. Commencée avant la radiothérapie, sa durée peut aller jusqu’à 3 ans.

– L’hormonothérapie peut être prescrite en cas de formes localisées à haut risque, selon le même protocole.

Elle peut être associée, pour une durée de 6 mois, à la radiothérapie en cas de cancer localisé de risque intermédiaire.

– L’hormonothérapie constitue le traitement de référence des cancers de la prostate métastatiques et peut, dans certains cas, être associée à une chimiothérapie.

Rarement, la production d’hormones peut être arrêtée en retirant chirurgicalement les testicules.





Hormonothérapie


Un traitement du cancer qui vise à interférer avec la production ou l’action d’hormones pour arrêter la croissance des cellules cancéreuses qui dépendent d’hormones spécifiques.

Hormone


La substance produite par une glande et qui agit sur le développement et le fonctionnement d’un organe.

Néo-adjuvant


Traitement utilisé avant la chirurgie pour réduire la taille d’une tumeur ou pour traiter le cancer afin de rendre la chirurgie plus efficace.

Pour aller plus loin

Pour quels patients Le programme personnalisé des soins Comment reconnaitre les effets secondaires Comment réagir

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