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Des différents types cancers de la sphère ORL, en passant par leurs facteurs de risque, leurs symptômes, leurs traitements et leurs taux de survie, le Dr Ferrand, oncologue à l’Institut Gustave Roussy, spécialisé dans la prise en charge des cancers de la tête et du cou, nous parle des cancers de la sphère ORL.

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Distinguer les différents cancers de la sphère ORL

Les cancers de la sphère Oto-Rhino-Laryngée (ORL) sont également appelés les cancers de la tête et du cou. Ils touchent ainsi tous les organes qui forment les voies aérodigestives supérieures (VADS) et s’étendent du larynx jusqu’aux sinus et aux glandes salivaires. Ils renvoient ainsi à une multiplication anarchique des cellules dans un des organes de la sphère ORL.

Plus communément, on recense trois grands types de cancers ORL : le cancer de la bouche, le cancer de la gorge et le cancer du nez. Parmi les cancers ORL, 9 cancers sur 10 sont des cas de cancers de la bouche ou de la gorge. Les cancers du nez sont ainsi beaucoup plus rares¹.

En France, on recense chaque année, environ 16 000 nouveaux cas de cancers de la sphère ORL. Ils représentent le 4^ème cancer le plus fréquent chez l’homme².

Ils sont généralement diagnostiqués ente 50 et 64 ans¹.

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Les chiffres par localisation ORL

Les cancers de la lèvre, de la bouche et du pharynx représentaient en 2018 environ 10 055 nouveaux cas chez les hommes et 3 637 chez les femmes³. Les cancers des fosses nasales, des sinus, des annexes de la face, des oreilles moyenne et oreilles interne ont touché en 2018 en France, environ 806 personnes⁴.

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Les facteurs de risque des cancers de la sphère ORL

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Le tabac et l’alcool

Les deux principaux facteurs de risque, communs à l’ensemble des cancers de la sphère ORL, sont la consommation d’alcool et la consommation de tabac. En effet, le tabagisme serait responsable de 85% des cancers ORL. Par ailleurs, on considère que les hommes buvant plus de 3 verres par jour et les femmes buvant plus de 2 verres par jour, augmentent leurs risques de développer un cancer⁵. On estime ainsi qu’une personne a 15 fois plus de risque de contracter un cancer de la sphère ORL si elle boit et fume⁶.

Pour le cancer de la bouche par exemple, 90% des patients atteints sont des fumeurs et 75% consommateurs d’alcool. Les fumeurs et ex-fumeurs auraient ainsi 6 fois plus de risque de développer un cancer de la cavité buccale que les non-fumeurs. De même, les personnes qui boivent auraient également 6 fois plus de risque de contracter un cancer de la bouche⁶.

Pour le cancer du larynx, le risque est même multiplié par 100 lorsque l’on boit et que l’on fume⁷.

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Les facteurs de risques professionnels

Par ailleurs, 7 à 40% des cancers de la tête et du cou seraient dus à une exposition professionnelle. Pour le cancer du larynx, on retient l’exposition à l’amiante, aux produits bitumeux, à l’acide sulfurique, au fait de travailler dans une usine de caoutchouc⁷. Pour le cancer du nasopharynx, l’exposition à la poussière de bois et au formaldéhyde sont également des causes avérées du cancer⁸.

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Les virus et l’alimentation

Enfin, l’infection au papillomavirus est responsable d’environ 50% des cancers de la sphère ORL⁵. Il touche en particulier la zone de la gorge (nasopharynx, oropharynx et hypopharynx)⁹. Par ailleurs, le virus d’Epstein-Barr a également été retenu comme facteur de risque pour le cancer du nasopharynx⁸.

Pour le cancer du larynx, une alimentation peu équilibrée, avec une consommation trop faible de fruits et de légumes et un excès de graisse, de produit d’origine animale et de viandes transformées sont des facteurs à prendre en compte⁷. Une consommation de poisson salé de style chinois est également mise en avant dans le cancer du nasopharynx⁸.

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Symptômes et diagnostic des cancers de la sphère ORL

Les symptômes des cancers de la sphère ORL dépendent, avant tout, de la localisation exacte du cancer. La plupart du temps, on dit au patient de partir du principe que si un des symptômes listés ci-dessous est présent plus de 3 semaines d’affilée, il est nécessaire qu’il consulte son médecin traitant :

• Douleurs à la langue, ulcères de la bouche qui ne guérissent pas et/ou la présence de taches rouges ou blanches dans la bouche.
• Douleurs dans la gorge
• Enrouement persistant
• Déglutition douloureuse et/ou difficile
• Grosseur dans le cou
• Nez bouché d’un côté et/ou écoulement de sang par le nez⁵

Plus spécifiquement, pour le cancer de la bouche les symptômes les plus fréquents sont l’ulcère ou la lésion dans la bouche ou sur la lèvre qui persistent. On peut également retenir une douleur qui ne part pas¹⁰.

Pour le cancer de la gorge, on recense principalement des douleurs dans la gorge, qui s’intensifient lors de la déglutition, des difficultés à parler et déglutir, des douleurs dans l’oreille. Une grosseur dans le cou peut également vous alerter¹¹.

Pour le cancer du nez, regroupant les fosses nasales et les sinus paranasaux, les symptômes sont presque inexistants. On découvre, le plus souvent, ce cancer une fois qu’il a atteint d’autres tissus voisins. Le symptôme le plus fréquent est sa congestion, le fait qu’il soit bouché ou l’écoulement du nez¹².

Au niveau du diagnostic, 70% des cancers de la sphère ORL sont découverts à un stade avancé². Pour s’assurer de la présence d’un cancer de la tête et du cou, un chirurgien ou un chirurgien oto-rhino-laryngologiste ou une chirurgienne maxillo-faciale réalisent un examen clinique afin d’examiner les VADS, palper la bouche et le cou et inspecter l’intérieur des oreilles.

Dans un second temps, le patient est prié d’effectuer un examen endoscopique des VADS, afin que l’on puisse identifier l’extension locorégionale, observer l’intérieur des VADS et réaliser des biopsies.

Pour ceux atteints d’un cancer de l’hypopharynx et de l’oropharynx et/ou qui présentent une intoxication alcoolique chronique, une endoscopie de l’œsophage est demandée.

Systématiquement, on fait pratiquer, au patient, une TDM ou tomodensitométrie et/ou une IRM cervico-faciale et un scanner thoracique.

Dans certains cas, une endoscopie des bronches, une TEP ou PET SCAN sont nécessaires. Enfin, un bilan pré-thérapeutique, qui comprend un bilan biologique, une évaluation cardiovasculaire, une évaluation nutritionnelle initiale et un bilan dentaire, est requis.

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Dépistage des cancers de la sphère ORL

Il n’existe pas de dépistage systématique pour les cancers de la sphère ORL. En revanche, plusieurs facteurs de risques peuvent être évités.

La prévention primaire intervient alors pour diminuer les risques de développer un cancer ORL. Elle passe notamment par la diminution d’alcool et de tabac, qui jouent un rôle majeur dans l’apparition de ces cancers.

La prévention secondaire, quant à elle, intervient dans l’arrêt complet du tabagisme et de la consommation d’alcool. Il est important de noter que les personnes qui ont déjà eu un cancer ORL ont 15% de risque de plus de contracter un deuxième cancer ORL¹⁴.

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Cancers ORL : quelles prises en charge et quels traitements ?

Le choix du traitement dépend : du type du cancer, de sa localisation, de son extension, son grade, son stade, du type histologique de la maladie, de la présence ou non d’une tumeur primitive appelée synchrone des VADS, située dans l’œsophage ou dans les poumons.

Par ailleurs, une équipe pluridisciplinaire constituée de spécialistes (chirurgien cervico-facial, chirurgien maxillo-facial, oncologue médical, oncologue radiothérapeute, radiologue et pathologiste) se réunit pour étudier le cas du patient et déterminer le traitement le plus adéquat à mettre en place.

Le traitement est également étudié afin de préserver au maximum les fonctions et capacités respiratoires, phonatoires, la déglutition et la qualité de vie globale du patient.

On distingue 3 types de traitement de référence utilisés contre les cancers ORL :

• La chirurgie
• La radiothérapie
• Les médicaments anti-cancéreux : la chimiothérapie et la thérapie ciblée.

L’immunothérapie commence à être utilisée mais pour l’instant seulement pour les patients qui ont déjà reçu un premier traitement qui n’a pas amélioré leur état¹⁵.

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Pronostic de survie des cancers ORL

Les cancers de la bouche, du pharynx et du larynx font parties des 12 localisations de cancers dits de pronostic intermédiaire. Pour ces derniers, la survie globale à 5 ans est comprise entre 20 et 80%. Pour la majorité des 12 localisations, le taux de survie est compris entre 40 et 60%.

Pour les personnes diagnostiquées entre 2010 et 2015, la survie nette standardisée à 5 ans était de 41% chez les hommes et de 56% chez les femmes, atteints des cancers de la lèvre, de la bouche et de la gorge. Le taux de survie a augmenté de 12 points en 25 ans³.

Pour les personnes diagnostiquées entre 2010 et 2015, la survie nette standardisée à 5 ans était de 56% pour les hommes et 51% pour les femmes, atteints de cancers des fosses nasales, des sinus, des annexes de la face, des oreilles moyenne et oreilles interne⁴. 

Pour vous faire aider ou en savoir plus, vous pouvez vous référer ou contacter les associations suivantes :

• CORASSO
• REFCOR
• La Ligue contre le cancer

Pour aller plus loin

Les facteurs de risque Les symptômes Les traitements Les chiffres

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